Faut-il opposer raison et croyance ?
Schopenhauer définit l’homme comme un “animal métaphysique”. Cela signifie que l’homme, en tant qu’être doué de raison, est amené à s’étonner du monde qui l’entoure et de sa propre existence. Mais cela veut aussi dire qu’il aspire à l’absolu et cherche à trouver un sens à son existence même si cela implique de dépasser les limites de la raison et de la connaissance objective. Pour le dire autrement, l’être humain serait naturellement porté à croire en des choses qui le dépassent, qui dépassent l’expérience sensible.
Croire, c’est le fait de tenir quelque chose pour vrai en se basant sur des opinions, sur des sentiments ou encore sur une croyance religieuse. Il est d’usage de distinguer une croyance d’un savoir, dans la mesure où le savoir, lui, est fondé sur des preuves et s’appuie sur des arguments rationnels. Autrement dit, le savoir est démontré objectivement, tandis que la croyance renvoie à la subjectivité et est acceptée sans preuves.
Pour autant, peut-on soutenir que la croyance exclut la raison ? N’y a-t-il pas, précisément, des raisons d’accepter une croyance ?
Mais reconnaître une interactivité entre raison et le fait de croire signifie-t-il alors que toutes les croyances sont valables ?
Nous avons tenté de répondre à ces questions (et à vos questions) avec :
-Joan-Antoine Mallet, doctorant en philosophie, Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales (CRISES), Université Paul-Valéry Montpellier 3
-Florian Olivier, enseignant en philosophie